Sénégal… Je t’aime moi non plus!

10 jours. Il nous aura fallu 10 jours pour que le goût amer de nos premiers pas en sol sénégalais s’estompe. Ou du moins s’adoucisse considérablement. Pourquoi amer? Disons-le franchement, si le football et la lutte sénégalaise se partagent le titre de sport national, tous deux sont talonnés de près par « l’entubage de toubab ». Et je reste poli. Mais oui, être pris pour un portefeuille sur pattes a tendance à générer un peu d’agacement, voire d’énervement. Et la négativité appelant la négativité on se laisse facilement aller à un « le paysage n’a rien d’intéressant. Tout est plat et la végétation identique, de Dakar jusqu’à Tamba ». Est-ce vrai? Oui. Mais sans ce point de vue biaisé sans doute aurions-nous distingué certaines particularités voire même certains attraits. On se laisse facilement aller à un « tu as vu comme c’est sale ici? ». Est-ce vrai? Oui. Mais sans ce point de vue biaisé, sans doute aurions-nous poussé plus loin la réflexion afin de comprendre le pourquoi de cette pollution incroyable et aurions vu les efforts consentis par certains jeunes et certaines organisations pour faire de ces détritus une source de profits et d’emplois.

Mais tout cela, c’était avant Kédougou…

Toutefois, afin que la famille puisse suivre pas à pas nos aventures, voici quelques lignes retraçant, avec le moins de négativité possible, nos premiers jours en terre sénégalaise.

carte voyage Sénégal

Dès notre arrivée à l’aéroport de Dakar, première péripétie. Après avoir refusé l’entrée à Astrid lorsqu’elle sortit son passeport mexicain, il fallut d’âpres négociations, de longues heures et quelques francs CFA pour qu’ils la laisse entrer comme américaine. Après s’être renseignés, les citoyens américains peuvent entrer sur le territoire sans avoir à demander un visa au préalable. Tant pis. Nous n’avions qu’à être mieux informés. Nous ne pouvons ne nous en prendre qu’à nous!

Cette entrée en matière assez désagréable je le concède fut rapidement oubliée par l’accueil de Deme, notre CouchSurfer de Dakar qui, après nous avoir attendu près de 2 heures à l’aéroport, soudoyé un garde pour le laisser entrer dans la zone des « sans-visas », plaidé en notre faveur… nous reçut chez lui avec une gentillesse incroyable. Petite pièce de 6m2 que nous partagions tous les trois. Toilettes turques/douches à la bassine communes à l’ensemble du bâtiment. Les curiosités culturelles avaient pris le pas sur l’indigestion de l’institution corrompue. Et c’est tant mieux.

Le lendemain, visite de la ville et de la fameuse île de Gorée au programme. Les photos parlant d’elles-mêmes, je vous invite à consulter les quelques clichés ci-dessous. Et pour les adeptes d’histoire, vous pouvez cliquer ICI pour en savoir plus sur l’horrible passé de cette petite île. Les informations de Wikipédia étant sans doute plus précises que celles données par notre guide Moustapha, plus porté sur la boisson que sur l’histoire. Toujours est-il que nous passâmes une excellente journée en sa compagnie!

Le jour d’après, départ pour Niague et le fameux Lac Rose, bien connu pour être l’ultime étape du désormais feu Paris-Dakar. Nous comptions y rester une journée. Nous faillîmes y rester 2 heures. Nous y resterons finalement 4 jours. Tout aurait en effet pu tourner court à cause des trop nombreux vendeuses/guides qui t’abordent à chaque 20 mètres pour te vendre quelque chose dont tu n’as pas besoin à un prix défiant les limites du raisonnable. La manière douce ne marchait pas. La manière moins douce non plus. Nous étions sur le point de capituler. C’est à cet instant que nous trouvîmesrefuge au campement Toolbi. Ici nous rencontrerons Maguette, Abdou, Patrice et Alassane avec qui nous passerons d’excellents moments.

L’après-midi même, alors que je m’étais accordé quelques minutes de répit au cour d’une intense demi-journée de travail, j’échangeai quelques mots avec un « toubab », Patrice. En fin de journée nous partagions quelques bières (Flag pour lui, Gazelle pour moi). Et le lendemain, nous partagions une journée entière de visite à Touba, ville sainte du Sénégal, où se trouve la plus grande mosquée d’Afrique Noire. Là encore, corruption. Institutionnelle tout d’abord (police puis gendarmerie). Religieuse ensuite (la donation plutôt élevée à mon goût pour le service de guide censée aller remplir les caisses de la mosquée… s’est répartie entre les 3 principaux « gérants » de la mosquée et de la bibliothèque.) Là encore, l’amertume ressentie s’est vite atténuée par la gentillesse de Patrice, la gaieté d’Alassane et les commentaires historiques de Serigne.

De retour au Bercail Toolbi, nous passerons les jours restants à marcher aux alentours du lac et dans les rues de Niague. Nous accompagnerons Patrice et Alassane dans leur quête d’un mouton afin de célébrer le baptême du nouveau-né de ce dernier. Et nous abuserons de la gentillesse sans limites de Maguette qui passa des heures (pendant lesquelles je refaisais le monde avec Patrice) à faire d’Astrid la fille illégitime de Whoopi Goldberg et Sean Paul (comprenez : à lui faire des tresses) et qui lui offrit un somptueux boubou lui allant comme un gant.

Les adieux faits, nous prenons la route direction Kedougou.

Première étape : Niague-Kaolack en mini bus Mercedes 508D. Nous visitons rapidement la ville réputée pour son tissu de qualité et ses tailleurs expérimentés. Nous passons la soirée au brasero, petit bar restaurant tenu par un libanais fan de l’OM. Tant mieux, c’est jour de match…

Lendemain, départ pour Tambacounda, notre seconde étape. En bus cette fois. Nous nous installons à 8h, bien décidés à attendre que le bus se remplisse et qu’il prenne la route. Ce sera en effet chose faite…. Mais à 14h!!! Nous arriverons finalement à Tamba à la nuit tombée et ne pourrons que très peu profiter de la ville. Fort heureusement, nous rencontrons à notre auberge un groupe d’espagnols/argentins/gambiens bien sympathiques avec qui nous passerons une soirée des plus agréables.

16 février au matin. Dernière étape : Tamba-Kedougou. À la gare routière nous optons pour le dernier transport qui manquait à notre tableau de chasse. J’ai nommé : le fameux taxi 7 places. Une vielle Peugeot 504 break (ou 505 pour les chanceux) avec 3 rangées de sièges. 7 passagers. 1 chauffeur. Et 2980 tonnes de marchandises dans le coffre et sur le toit ;.). Nous arrivons à Kédougou à 15h. Après s’être installé dans une petite auberge, nous rencontrons Corentin, un nantais de 30 ans qui travaille dans une mine d’or à quelques km d’ici. Petite anecdote : Corentin connait, du moins de nom Alexia, ma cousine, avec laquelle il a partagé (à un an d’intervalle) le même cursus universitaire (Géologie à Orléans puis Montréal). Une telle coïncidence devant être dignement célébrée, nous trinquâmes dans le restaurant de l’auberge, mon œil traînant de temps en autre sur le tableau d’affichage de PSG-Chelsea.

17 février. Départ à 9h en compagnie de Souleymane, notre guide-taxi. Au programme, visite des chutes de Dindéfélo et du village bédik d’Iwole (après avoir littéralement grimpé 483m au dessus d’Ibel). Nous avons mangé de la piste. Nous en avons pris plein les yeux. Nous avons bien crapahuté. Et nous avons fait de très belles rencontres. De loin notre journée préférée en terre sénégalaise. Là encore, les photos parlent d’elles-mêmes. Ce fut véritablement merveilleux. Mais le plus beau, c’est qu’aujourd’hui, nous sommes enfin réconciliés avec le pays de la Téranga …

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