Bali (Indonésie) – Un peu de vacances dans ce monde de voyages!

En quittant Yangon, nous avions convenu, d’un commun accord, que notre escale balinaise viserait à satisfaire deux objectifs : un besoin immédiat de vacances pour Astrid… et un rythme de travail accru de mon côté (les vacances approchant, les campagnes eMarketing battent leur plein). Bien que ces deux nécessités paraissent diamétralement opposées, Bali semble être la destination idoine pour les concilier. Et à plus forte raison en saison des pluies!

Vous l’aurez donc compris, cet article sera plus concis que les autres. Ah… et une fois n’est pas coutume… l’usage du passé simple y sera proscrit (défi relevé avec plaisir mes chers Nico et Aurélien… ;.))

Nos premiers jours à Denpasar? Repos, boulot, piscine et rando urbaine (mais pas trop..). Voilà c’est dit. C’est fait. Des touristes. Beaucoup. Pour la plupart australiens et hébergés à Kuta. Des centres commerciaux ultra-modernes proposant des boutiques de luxe, de surf et des enseignes populaires de la grande distribution (même Carrefour!). Et des balinais très souriants maniant l’anglais de manière fort honorable (sympa pour engager la discussion et en apprendre davantage sur les eus-et-coutumes des habitants de l’île!)

Ah pour info, sachant que nous sommes en mode vacances/boulot, nous avons opté pour le combo Uber-AirBnB. Et puisque que la 4G fonctionne à plein régime, même dans les rizières, aucun problème pour se déplacer ou pour se loger à la dernière minute!

Après 3 nuits passées à Denpasar, direction Ubud, ville du centre de l’île célèbre (Eat, Pray Love ; L’homme qui voulait être heureux etc…) pour son atmosphère particulière et la beauté de ses rizières environnantes. Et en effet, la localité est magnifique. Même les flots constants de touristes la traversant n’affectent en rien son charme. Les temples hindous (oui oui, ici aussi ;.)), les cafés « tendances », et les modestes warung (petites échoppes familiales) côtoient les salons de massage, les maisons d’hôte et les galeries d’art… le tout dans un cadre enchanteur. La végétation y est luxuriante et variée. En quelques kilomètres, nous franchissons une verte et dense forêt tropicale, recouvrant même parfois la route de ses lianes tentaculaires. Nous traversons une zone de rizières. Puis nous atterrissons dans une allée aux milles senteurs fleurie comme jamais (oiseaux du paradis, becs de perroquet etc…).

Pour profiter de la région et de ses multiples attraits, une seule solution (enfin pas vraiment… mais celle qui se prête le mieux à la découverte de sentiers peu praticables) : le scooter. Après une première journée à visiter la Monkey Forest et la grotte de Goa Gajah (un lieu de retraite bouddhiste et hindouiste creusé à même la pierre au 9ème siècle)… nous partons à la découverte des rizières en terrasse de Jatiluwih, classées au patrimoine mondial de l’UNESCO.

p1050750 p1050765 p105078635km de grandes routes et petits chemins, que nous parcourons tantôt sous une pluie fine (bien abrités sous nos sacs plastiques qui nous servent d’imperméables), tantôt sous des trombes d’eau. Tant pis, le décor est somptueux!

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Les rizières de Jatiluwih (que je vous invite à découvrir plus en détail en cliquant sur le lien suivant) offrent trois différents parcours permettant de flâner à votre guise à travers les terrasses.

Au cours de notre itinéraire « intermédiaire » nous avons eu droit à une chaleureuse invitation à la pause café d’un groupe d’agriculteurs. Des sourires, du café, du sucre (beaucoup), des photos… et encore des sourires. Un échange de cadeaux improvisés plus tard, nous poursuivons notre route, visitons rapidement un temple construit au cœur même des rizières, profitons de nouveaux points de vue tout aussi incroyables, puis nous nous en retournons, tranquillement et tout émerveillés vers Ubud… où une douce nuit nous attend! Nuit que nous partagerons avec une tarentule à 6 pattes et un gros gecko!


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Le lendemain, grosse surprise. Nous rencontrons Ana, une copine canadienne m’ayant hébergé en 2010 à Vancouver! Astrid l’accompagnera à un cours de yoga puis nous passerons ensemble la journée à déambuler dans Ubud, refaire le monde et manger dans un de resto (9 angels) au concept original!

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Il est temps pour nous de mettre les voiles. Direction Mont Batur où se trouvent le majestueux volcan éponyme, plusieurs sources d’eau chaude ainsi le plus grand lac de Bali. Après un premier essai Uber infructueux (sachant qu’Uber est interdit à Ubud, le chauffeur a essayé de nous soutirer un peu de cash extra…) nous négocions avec un local. Une heure et 250.000 roupies plus tard, nous posons nos valises au Black Lava Hostel de Toya Bungkah. Nous y resterons 3 nuits.

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L’auberge est constituée de petits bungalows, d’un dortoir, d’un bar et d’un petit resto. Le tout dans un cadre idyllique (jardin coloré et luxuriant, vue sur le lac et les montagnes environnantes…). Nous y ferons la rencontre d’un groupe de canadiens avec qui nous partagerons un « taxi » pour visiter les alentours. Au menu : tour du volcan avec arrêts dans les différentes zones touchées par les dernières coulées de lave (dont le fameux lucky temple, épargné comme par miracle), pause bière sur les hauteurs avec un panorama à couper le souffle, visite du village de Terunyan et de son cimetière à ciel ouvert (la tradition de ce village veut que les corps des défunts soient laissés à même le sol, les odeurs étant masquées par les arbres très odorants du site), traversée du lac en bateau, puis pour finir en beauté, bain dans les sources d’eau chaude! Une belle journée de découvertes se voulant l’entrée idéale pour le plat de résistance prévu à 4h du matin le jour suivant : l’ascension du Mont Batur. 2h de grimpette sur des chemins glissants (sables volcaniques) pour atteindre le sommet du volcan à 1717m. Nous avons de la chance, malgré la saison des pluies, nous avons pu apprécier un magnifique lever de soleil. Toutefois, à peine notre petit déjeuner volcanique englouti (les œufs étant cuits dans des sortes de « fours naturels »), le brouillard reprend ses droits et nous plonge dans une brume rendant la suite de notre balade encore plus périlleuse. Quelques passages étroits, grottes et singes plus tard, nous retrouvons notre auberge. Il est 9h.

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Nos amis canadiens s’en vont. Nous restons tranquilles, bien décidés à savourer deux jours de plus la quiétude des lieux et à profiter de l’humeur toujours enjouée de notre hôte, Yon.

C’est d’ailleurs avec Yon et son équipe que nous en apprendrons davantage sur la culture et les traditions balinaises… comme par exemple l’attribution surprenante des noms et prénoms (explications sur le lien suivant), les rituels religieux, leur idée de la mort, le Karma etc… Une pause culturelle et sociale appréciée au plus haut point!

Si vous vous rendez dans les environs du Lac Batur, n’hésitez pas à contacter Yon (+62 81 337 558 998) ou encore le taximan Made (made.masra@gmail.com). Ces derniers vous permettront de vivre une expérience inoubliable dans la région de Kintamani!

Pour nous, c’est l’heure de parti, direction Amed, sur la côte Nord.

Amed, c’est un petit village de pêcheur qui s’étale sur quelques km, au Nord Est de Bali. On y croise quelques touristes, principalement français (les quelques clubs de plongée qui longent la plage affichent d’ailleurs fièrement “ici, on plonge en français” ), mais rien de comparable avec Denpasar et Ubud. Ici, l’âme est restée villageoise. Le rythme de vie également. On s’y sent bien à Amed. Et on ne s’y ennuie pas! En scooter, il est possible de visiter à quelques 15km au sud, le fameux Water Palace de Tirtagangga (voir photos ci-dessous), à 8km à l’est, l’épave d’un navire japonais ayant sombré à quelques mètres des côtes au cours de la seconde guerre mondiale… et surtout… à 15km à l’ouest, l’épave de l’US Liberty, un vaisseau cargo américain de 125m ayant été torpillé en 1942 par un sous-marin japonais. Venu par la suite s’échouer sur la plage de Tulamben, il aura fallu attendre l’éruption volcanique du Mont Agung voisin en 1963 pour que la carcasse du navire repose une fois pour toute sous l’eau, à 40m du rivage!

Le spectacle est grandiose! La magie opère là-bas, à quelques mètres de profondeur. Même Astrid, qui rechigne d’habitude à enfiler masque et tuba, se laisse envoûter par le spectacle exceptionnel qui nous est offert par Dame Nature. Que ces privilèges éphémères sont jouissifs! (vous noterez que la photo n’est pas des plus fidèles à la réalité… notre appareil photo n’étant pas “waterproof”, nous avons préféré jouer la carte de la créativité plutôt que celle de l’investissement ;.)).

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Alors, une fois de retour au village, qu’est-ce qu’on fait? Et bien… on mange du poisson braisé avec nos voisins/hôtes de Lakromo Homestay. On boit l’apéro; tantôt du vin de palme que je déguste avec plaisir, tantôt de l’Arak (vin de palme distillé) que je laisse avec tout autant de plaisir à Arnaud, jeune voyageur vauclusien. Je me fais tatouer (si,si…!). et on part à la pêche aux aurores sur le bateau traditionnel de l’inévitable Lakromo! Bref, pas le temps de s’ennuyer à Amed!

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Ah, je me permets de revenir sur un moment quelque peu déplaisant lors de notre « partie de pêche »… Lakromo nous a en effet initié à l’une des techniques de pêche les plus populaires de la région… et sans doute la moins éco-responsable… Celle-ci consiste à accrocher un leurre à une poche plastique lestée d’un gros galet. Lorsque celui-ci touche le fond, le pêcheur tire un coup sec sur la ligne afin de déchirer le plastique. De cette manière, le leurre peut remonter par saccades vers la surface et ainsi attirer davantage de prédateurs. Le galet quant à lui reste au fond… en compagnie du sac plastique! À raison de plusieurs tentatives par jour et de quelques centaines de pêcheurs à Amed, on a tôt fait de constater l’empreinte écologique irréversible de cette technique.

Nous faisons nos adieux à Lakromo, à sa charmante famille ainsi qu’à Arnaud. Il est temps pour nous de prendre la direction de Gili Meno, petit îlot situé au large de Lombok! Pour ce faire, il faut tout d’abord se rendre sur Gili Air ou Gili T (Trawangan) en « fastboat », puis de là prendre un bateau « public » pour rejoindre Gili Meno. Montant total de la traversée 235.000 roupies par personne (18 euro). Durée : 1h30 de fastboat, 4h d’attente sur Gili Air et 15 minutes pour rejoindre Gili Meno.

Alors, qu’avons-nous fait pendant 5 jours à Gili Meno en cette saison des pluies? Et bien nous avons bien rigolé avec Ana, que nous avons retrouvé toute aussi enjouée que lorsque nous l’avions laissée à Ubud. Nous avons fait la connaissance de Marco, un baroudeur italien (il n’y en a pas beaucoup) incroyable avec qui le courant est immédiatement passé (refaisage de monde, échecs, petites bières, ping-pong…). Nous avons fait le tour de l’île à pied (1h30 seulement ;.)) … et puis, par moment, nous n’avons rien fait! Et oui, ça sert à ça aussi les vacances.

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Nous arrivons le 20 sur Denpasar au terme d’un humide et nauséeux trio « bateau public-fastboat-navette » qui XXXX près de 5h! (l’emploi du passé simple eût été tellement approprié ici…que je me refuse à le remplacer par un autre temps. Pour toute critique, veuillez-vous adresser à messieurs Aurélien et Nicolas ;.).

Dernier jour à Bali. Nous le vivrons comme le premier. Relax!

Alors voilà, nous sommes sur le point de quitter Bali. Magnifique et reposante expérience que ces 3 semaines en sol indonésien. La nature y est époustouflante. La spiritualité omniprésente. Un havre de paix dont le seul défaut, à notre sens, est d’avoir vu l’esprit de nombreux balinais quelque peu corrompu par l’influence croissante de la trop pesante industrie du tourisme. Loin des hommes presque idéaux louangés dans “L’Homme qui voulait être heureux” (Laurent Gounelle), les balinais sont, comme nombres d’insulaires, soumis à une économie difficile et voient en nous, petits touristes éphémères, l’argent facile. Il serait difficile de les en blâmer; c’est de bonne guerre (bien que se faire littéralement enfiler par des petites mamies vendeuses de bananes n’est jamais agréable… même avec le sourire!). Le revers de la médaille? La plupart des relations nouées sur l’île sont biaisées par le facteur argent. Tant pis, nous sommes de toute manière rompus à ce type d’exercice après avoir passé près d’un an dans la peau d’un portefeuille sur pattes ;.). Ceci mis à part, une chose est indéniable: Bali est magique et c’est la tête pleine de merveilleux souvenirs que nous nous apprêtons à décoller pour Singapour.