Notre premier périple à trois: De Tijuana… au Diois!

Il y a plus d’un an, je postais mon dernier article sur ce blog. Nous étions alors à Tijuana, au Mexique, et attendions avec impatience l’arrivée de notre premier enfant : Fabio. Fidèle à son patrimoine génétique mexicain, il nous gratifia, au plus grand désespoir de sa maman, de quelques jours de retard. Et c’est par une belle soirée de juillet, que le « chamaco » pointa le bout de son nez.

Cette petite chose d’à peine 4 kg vint bouleverser nos vies. Nos jours, et surtout nos nuits… enfin, surtout celles d’Astrid, qui, bien qu’exténuée, allaita sans sourciller!

Fatigués certes, mais toujours fermement décidés à vadrouiller. Pour le fun, comme on l’aime… ou pour l’État Civil, comme l’administration nous l’impose. C’est ainsi qu’avec à peine trois semaines au compteur, Fabio prit son premier vol. Direction Mexico. Un vol dont il ne se souviendra sans doute pas mais que l’on immortalisa de manière originale grâce à la sympathique attention du personnel naviguant, du commandant et de son copilote, qui nous installèrent aux commandes de l’appareil (une fois arrivés à Mexico). Merci Volaris!

Une fois Fabio dûment inscrit dans le Carnet de Famille et le Visa long séjour d’Astrid validé par les autorités françaises, il ne me reste que quelques jours avant de m’envoler, seul, à destination de ma Drôme natale. Oui car voilà, après 10 ans d’expatriation, la décision est prise : nous retournons en France! (Enfin… j’y retourne tandis qu’Astrid et Fabio vont s’y installer pour la première fois).

Conscient que le choc culturel, la dureté des rapports sociaux et la surabondance de normes dans la société hexagonale pouvait nuire à l’épanouissement de ma chère et tendre, et de fait écourter notre expérience française, j’optai pour une région qui m’était familière. Une région que j’avais l’habitude de traverser lorsque nous allions randonner étant enfants : le diois, et plus précisément la (très) petite ville de Die.

Sous-préfecture de la Drôme peuplée de 4500 âmes, Die est une localité où le taux d’ensoleillement n’a rien à envier à celui de la Côte d’Azur, où le décor est fait de montagnes tantôt verdoyantes tantôt rocailleuses, d’enivrants champs de lavande mais aussi de constructions en pierre datant pour certaines de l’époque gallo-romaine (La porte Saint-Marcel par exemple fut construite au 3ème siècle!).

          

 

On y croise également la tortueuse rivière Drôme ainsi qu’une faune sauvage toujours plus préservée (loups, vautours, aigles royaux etc…). Il y règne un état d’esprit que l’on pourrait qualifier d’alternatif effervescent.  En effet, outre ses nombreuses cultures agricoles responsables et raisonnées (bio, biodynamie, permaculture etc…), la région est un terreau fertile pour tout type d’initiatives collaboratives (Habiterre, La Carline coopérative Bio sans but lucratif, Dwatts, la matériauthèque, l’Espace Barral, l’Atelier, etc…) et artistiques (école de cirque, cinéma d’art et d’essai, spectacles de rue, concerts et festivals de musique alternative, grâce aux membres mélomanes et passionnés de diverses associations dont Endorphine (qui fait découvrir des artistes éclectiques dans des cadres originaux et intimistes), musiques du monde (avec notamment le talentueux guitariste argentin Amando Risueño), Rdwa, café-théâtre associatif etc…).

Enfin, et c’est non négligeable, on y mange et on y boit particulièrement bien! Profitons-en pour donner un petit coup de pub à certaines spécialités de la région : le trop méconnu et calorique Fromage de Zézé, le généreux et subtil Picodon ou encore la pétillante Clairette.

Ah… et j’allais presque en oublier le caractère pratique des infrastructures dioises. En effet, malgré sa petite taille, Die compte deux écoles, un collège, un lycée, une gare SNCF ainsi qu’un hôpital… et une station de ski à 20km!!! Nous nous sommes d’ailleurs essayés à quelques aventures familiales enneigées. En ski de fond… et en chiens de traîneau! Magique!

    

Bref, Die m’a semblé réunir toutes les conditions pour faciliter l’intégration et l’épanouissement d’Astrid et offrir toutes les garanties d’un environnement sain et stimulant pour les premières années de Fabio!

Bien que nous ayons décidé de poser nos valises pour quelques années, nous n’en perdons pas pour autant nos bonnes vieilles habitudes. J’en veux pour preuve les 10.000 km parcourus au cours de nos 4 premiers mois en France… (pour info, pour celles et ceux qui suivent ce blog depuis un certain temps, nous avons été contraints de troquer Doña Tuga, notre « impétueuse » 4L de 1985 pour une Citroën C4 de 2010. Dotée de seulement 2 places, elle ne pouvait accueillir Fabio. Nous l’avons donc vendue à Fatih et Fatih, deux jeunes étudiants de la région qui ont pris part au très populaire et médiatique 4L Trophy. Bon vent à toi, Doña Tuga).

Certes, les destinations sont moins exotiques (Nice, Paris, Strasbourg, Aubrac, Sisteron, Grenoble, Lyon, Bourgogne…) et les expériences culinaires moins relevées (Aligot, tartes flambées etc…), mais les découvertes et les (re)rencontres sont tout aussi plaisantes et enrichissantes.

C’est dans ce contexte que la citation de Proust prend tout son sens. En effet, comme il l’a fort justement souligné: « Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux ». Et ce constat, nous le faisons désormais nôtre. Ça offre de nouvelles perspectives. Et avec elles, de nouveaux horizons se dessinent…

 

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