L’Ouest de la Côte d’Ivoire: du Nord au Sud!

Le parcours Korhogo – Odienné se fit non sans mal. Question confort, nous n’étions toutefois pas à plaindre, Noufo nous ayant réservé les 2 places aux côtés du chauffeur. Par contre, sur les 236 km que compte le trajet, 134 sont de la piste (de Boundiali à Odienné). Et bien souvent, en tôle ondulée!

Comme un petit coup de pouce de là-haut, nous arrivons sous des trombes d’eaux. Parfait, le voyage nous avait enduits de poussière ocre. Une bonne douche qui arrive à point nommé. Petit bémol, les bagages étant amarrés sur le toit du camion… il va falloir faire sécher tout le contenu fissa fissa!

Nous nous rendons au premier hôtel du coin pour y passer la nuit.

Le lendemain au petit matin, et après avoir savouré un bon lait caillé, nous prenons la route du Lac Savané. Nous y rencontrerons Euloge, avec qui nous passerons 2 excellentes journées! Sur ses conseils, nous nous rendons au mont Denguélé ou trône fièrement la fameuse pierre du Denguélé. Une roche énorme maintenue en équilibre par un « petit caillou blanc ».

Ensuite, direction Zievaso, petit village situé à une dizaine de km d’Odienné. Nous y rencontrerons la famille Traoré, dont le doyen est chef des dozos, ces chasseurs de brousse au style caractéristique. Pure coïncidence, des habitants du village étaient en train de « dépoiler » un rat et un singe, dernières prises des dozos. Il est à noter que la viande de brousse ne se vend plus. Elle n’est plus censée se chasser non plus. Raisons sanitaires obligent, Ebola ayant sévi à quelques centaines de km à peine…

De retour au Lac Savané, où nous passerons finalement la nuit, Ibrahim, le gérant des lieux, nous invite, avec Euloge (Maître d’Hôtel), à découvrir un véritable trésor… Le propriétaire des lieux, un ancien haut-fonctionnaire (aviation civile) à la retraite a accumulé tout au long de sa carrière des œuvres d’art et autres effets historiques à la valeur inestimable : dernier lion de Haile Selassie, porte de la case dans laquelle a séjourné le célèbre guerrier malinké Samory Touré, des sculptures massaï, des masques ivoiriens etc… Le plus triste dans tout ça, c’est qu’à cause de la crise qui a frappé le pays depuis 2002, tous ces trésors étaient laissés à l’abandon, frappés par l’humidité, les insectes… et les fientes de chouettes… Heureusement, sous l’impulsion d’Ibrahim, ces derniers vont enfin être restaurés et pourront à nouveau bénéficier de l’exposition qu’ils méritent.

Après avoir salué Ibrahim, qui s’en retournait à son second boulot (gestionnaire de la principale station de radio de la région), nous la passerons la soirée à boire de la Bock et un vin digne des plus grands vinaigres, le Valpierre, en compagnie d’Euloge. Qu’elle fut sympa cette soirée. À tel point que je m’essayai au gobage de termites vivantes. Rien d’exceptionnel… mais au moins maintenant, je peux parler en connaissance de cause! ;.)

Le 18 mars… c’est l’anniversaire de ma petite femme!!! Je serai aux petits soins (plus qu’à l’accoutumée… c’est donc dire!!). Petite mise en jambe autour du lac, avec visite guidée d’Euloge. Préparation d’une salade verte géante (c’est qu’elle aime ça ma petite chérie les légumes…) et ensuite direction le restaurant de la maman de notre hôte pour un placali/sauce gombo. Le décor des lieux invitant à la sieste, nous nous assoupîmes quelques instants dans les hamacs faits de sacs de riz installés ci-et là.

Ensuite, puisqu’un peu de confort ne fait pas de mal en un tel jour de fête, nous nous rendons à l’hôtel Les Frontières qui offre le combo piscine/wi-fi! Pendant que ma belle répond aux nombreux messages qui lui sont adressés et qu’elle joint par skype sa famille, je me lance dans une partie de foot-piscine avec des locaux… Comble du hasard, il s’avère qu’Astrid célébra son 28ème anniversaire là même où 34 ans plus tôt mon père fêtait ses 21 ans! Le monde n’est pas petit… il est minuscule et truffé de clin d’œil.

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Le 19 mars se lève. Il est temps pour nous de prendre la route vers Man, petite ville située à 267 km au Sud. Avant cela, nouveau détour chez la famille d’Euloge, où sa maman nous avait tout spécialement concocté un « poulet africain ». Autant dire qu’après le repas, nous étions non seulement rassasiés, mais également fin prêts à prendre la route. Petit pincement au cœur au moment de laissé Euloge qui eut tant d’attentions à notre égard. Un grand merci mec!

Bon, alors là, c’était décidément le pire trajet de notre voyage! 30 personnes dans un woro woro prévu pour 15. Des « apprentis » qui n’arrêtaient pas de solliciter de nouveaux voyageurs et qui manquaient de respect à tout le monde. Vieilles femmes incluses…. Et surtout… des espaces entre les sièges qui ne permettaient pas à un homme de plus de 1m70 de s’asseoir sans souffrir le martyr. Bon, j’exagère un peu… mais 4h de la sorte… jamais plus!
Nous voici enfin arrivés à Man. Quel bonheur de voir tant de montagnes!! Ce ne sont en effet pas moins de 18 sommets qui entourent la ville.
Après une bonne nuit de sommeil, nous nous rendons aux cascades de Man, que tout le monde n’a cessé de nous vanter depuis plusieurs jours. Pas de chance elles sont à sec. Mais à quelque chose malheur est bon, nous fîmes la connaissance d’Augustin, guide touristique de la région. Après avoir négocié les tarifs pour un combo de 2 jours et avoir renoncé au pont en liane de Danané pour des questions de budget, nous nous rendons à Glangleu, petit village situé à 5km au sud de Man.
Sur le chemin, petit détour aux abords du bois sacré de Man, où nous donnons quelques bananes aux macaques l’habitant. Premier contact avec une faune enfin exotique. Les chèvres, moutons, chats, chiens, poules, canards et pintades ayant en effet jusqu’à présent étaient les seuls représentants du monde animalier avec lesquels nous avons eu affaire.
Enfin arrivés au village, on nous apprend qu’une célébration va avoir lieu en fin d’après-midi pour fêter la fin de la récolte du riz et du café. Nous aurons droit à une fameuse « course de masques »! Nous ne pouvions pas mieux tomber! Histoire de passer le temps, nous décidons de visiter une plantation de cacao. Son propriétaire, Maxon, nous expliqua avec énormément de plaisir tous les rouages de la culture du cacao… et déborda même sur la culture du café, de la noix de cola et du vin de palme… pour notre plus grand bonheur. Il nous présenta ensuite Patricia, son épouse. Rapidement rejoins par tous les enfants du village, intrigués par la présence de deux « kuis » (blancs en Yakuba), nous trinquerons bière et vin de palme et partagerons un Garba. Nous en profiterons pour découvrir certaines traditions locales, que les villageois tiennent à préserver.
Ça y’est, l’heure de la course est arrivée. Tout le village est présent. Même son chef, Emmanuel, y est, malgré son âge. Il prendra même le temps de m’accorder quelques minutes pour discuter du rôle et responsabilités de son poste. Le reste? Danse, sprints, tam-tam… Astrid et moi nous laisserons prendre au jeu. Astrid y ira de son petit déhanché, et moi je m’essaierai à la course… non sans mal! Au final? Une excellente journée! Une de plus dans ce magnifique pays!
Nous sommes déjà le 23 mars. Il est 6h45. Nous embarquons en compagnie d’Augustin dans un taxi en direction de la dent de Man. Un sommet abrupt qui surplombe la ville. Une marche de 11km nous attend. 11km sous une chaleur humide, entourés d’une épaisse végétation… et avec des pentes avoisinant les 75%! Le jeu en valait la chandelle. La vue de tout là-haut était tout bonnement splendide. Nous passerons le reste de la journée à reprendre des forces et à déambuler dans les rues de la ville, car demain, c’est le départ pour San Pedro!

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Nous embarquons à 9h… et arrivons à destination 10h plus tard… pour seulement 404 km!!! La bonne chose étant que nous avons pu voir à quoi ressemblent les forêts d’hévéas (arbres dont la sève est nécessaire à l’élaboration du caoutchouc). Hévéas mis à part… ce fut quelque peu longuet, on ne se le cachera pas ;.)
De nuit, nous trouvons une petit piole à quelques encablures de la gare routière. 4000 CFA. Une aubaine. Ce n’est qu’au petit matin que nous apprendrons que le quartier n’est pas des plus fréquentables et que notre auberge semble être le lieu privilégié des relations homosexuelles tarifées. Ce n’est pas ça qui nous aura empêché de dormir! La chaleur en revanche…
Aux aurores, et après s’être rassasiés d’un sandwich omelette/ grand café (à défaut d’un bon garba poisson thon qui se fait bien trop rare ces derniers temps…), nous nous dirigeons vers un hôtel offrant une connexion wi-fi afin de pouvoir bûcher quelques heures. Si tôt mes devoirs professionnels remplis, nous nous attachâmes à visiter la ville. Visite à pied du port autonome de la ville, spécialisé dans le cacao, le café et le bois, avec une vaine tentative de trouver la tombe du Lieutenant Quiquerez, dont voici l’histoire. Puis le marché central. Puis un bon maquis pour déguster une combinaison étrange pour la serveuse mais ô combien savoureuse à mon palais : foufou banane – sauce graine! Une fois la peau du ventre bien tendue, nous sollicitons les services de Kamara, un taxi guinéen, pour découvrir les recoins non touristiques de San Pedro. Nous finirons la balade sur la plage, à siroter une petite bière… Un peu de vacances dans ce monde de voyageurs que diable!
Nous décidâmes finalement de ne pas nous éterniser dans cette ville où nous n’avons rien ressenti de particulier et prenons le bus dès le lendemain 7h pour rentrer chez nos hôtes abidjanais : Olivia et Stéphane! 8h de route à écouter du couper-décaler à tue-tête. C’est bon à vous flinguer un tympan. Heureusement, un vendeur de médicament miracle nous a accordé une brève accalmie auditive pour nous parler de son élixir anti-TOUT. Anti choléra, anti ulcère, anti hémorroides, anti impuissance, anti constipation… Bref, un voyage fort sympathique qui ponctue notre tour de la Côte d’Ivoire.
Il ne nous reste plus que 3 jours avant de décoller pour Lomé au Togo. D’ici là : fête, visite de Grand Bassam, apéro, fête, envoi d’un colis postal, fête, travail, apéro… puis les Adieux. Adieux à nos hôtes merveilleux et à ce pays incroyablement généreux, souriant et beau!

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